LE DÉSERTEUR DES SANS-PAPIERS | |
IL DISERTORE 2003 Signor Presidente Le scrivo una lettera che forse leggerà se avrà la NATO [*] Ho appena visto alla TV le sue prove contro l'Iraq e le dico che è uno schifo e che puzza di truffa. Signor presidente, io non voglio la guerra, non siamo sulla terra per uccidere povera gente Non è per farti arrabbiare ma bisogna che te lo dica: ti disprezzo, maledetto, sei un perfetto imbecille. Tuo padre non era meglio, [**] correva dietro ai casini e tu non sei che un povero succube che si piega sotto il suo giogo Vuoi tutto il loro petrolio e la vita dei loro figli, è agire da mongoloide e manco te ne penti. Quando l'ONU dichiara che lui non ci ha le armi [***] ti adombri e poi dichiari "Siete tutti bugiardi!" Domani al mattino presto mi leggerò il giornale vedrò che hai iniziato le danze e ti augurerò di star nella merda. Miri alla distruzione di un popolo che chiede la grazia e tutto questo per del petrolio, e penso che sia vomitevole. Rifiutate d'obbedire, rifiutate di farla, non approvate questa guerra, rifiutate di subirla. Anche se il prezzo della benzina supera quello del dollaro, è veramente cadere in basso, non vale questa sofferenza. E se malgrado tutto questo lei vuole che la facciano allora, buon pro le faccia, non siete più miei amici. [*] gioco di parole intraducibile tra "le temps" dell'originale e "l'OTAN" (= la NATO), che sono quasi omofoni (ndt) [**] George Bush senior, ovviamente [***] Le famose "armi di distruzione di massa", no?... | LETTRE AU MIRACULÉ DE LA RÉPUBLIQUE Monsieur Chevènement, je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être, si vous avez le temps Voici en commençant, mes voeux les plus sincères Pour gagner votre guerre en bon convalescent. Vous êtes le miraculé, essayez donc le doute Changez un peu de route, envers les sans-papiers. C'est pas pour vous fâcher, il faut que je vous dise Que ce dossier s'enlise faute d'humanité. Je suis venu chez vous, six années en arrière Contraint par la misère qui sévissait chez nous J'étais plein d'espérances, j'écoutais mon grand-père, Qui avait fait la guerre, pour libérer la France. J'ai fait plusieurs boulots, payés au lance-pierres A l'usine, à la terre, j'ai connu bien des maux Mais je gardais au coeur, tout au long des jours sombres Et des pépins sans nombre, l'espoir des jours meilleurs. Puis, j'ai appris un jour que ma terre d'asile Rendrait bien plus facile un titre de séjour Qu'il suffisait d'aller dans une préfecture Avec des preuves sûres et beaucoup de papiers. J'y suis allé confiant et j'ai tout révélé De mes activités, de mes antécédents. Mais quelques mois après, on m'a dit (c'est énorme !) Que j'étais hors des normes, que j'étais refusé. Monsieur Chevènement, dans votre circulaire Que je ne connais guère, comme beaucoup de gens Paraît que vous fixez des conditions très dures Pour ouvrir l'aventure d'être régularisé. Pour sortir du pétrin il serait raisonnable De croire les gens capables de partager le pain Il serait plus humain d'ouvrir les coeurs, les villes A ces soixante mille qui demandent en vain A ces soixante mille qui attendent en vain A ces soixante mille qui espèrent sans fin. |